Paul CABANEL

Paul CABANEL



Paul Cabanel est né en 1958 au pied des Pyrénées, où il vit toujours. Ces monts au loin sont ses « montagne(s) de l’âme ». Études secondaires sans événement notable. Esprit cosmopolite, sa vie secrète relève d’une immobile errance. Des lectures les plus diverses à celles de poètes et la découverte du surréalisme élargissent ses horizons. La présence silencieuse des livres et de la figure paternelle infusant au long du temps.

Un jour, les mots conduisent Paul Cabanel vers d’autres rivages, en d’autres mondes. Il tente d’appréhender intuitivement d’abord, d’interroger ensuite ce sens de l’altérité. Puis Paul Cabanel est soudainement saisi par le spectacle et la majesté de peintures de paysage chinois (époque Song, 960-1279, principalement). À aucun moment il n’éprouve (jusqu’à cette année 2016, à l’occasion des 90 ans de son père, le poète surréaliste Guy Cabanel), le besoin d’être lu. Paul Cabanel fait alors paraître dès 2017, De la Nue, apparus (des portraits dits métaphysiques). La même année paraît une plaquette éditée par Jean-Pierre Paraggio.

Entre temps : création de quelques recueils non diffusés ce jour. Paul Cabanel participe sporadiquement, depuis 2017, aux revues Les Minutes de l’Umbo et Soapbox, animées par le même Jean-Pierre Paraggio. Les poèmes que nous publions, inédits, sont issus d’un choix de textes extraits des deux recueils. Paul Cabanel écrit : « Seule la beauté « sauvage » desdites œuvres liées à leurs qualités plastiques, a exercé sur moi, un tel pouvoir de fascination. Les fonctions symbolique et ethnographique, le caractère magique ont été quelquefois convoqués et ont opéré à des fins poétiques ; ce profond désir de faire surgir de l’obscur, une invisible présence : en procède une intuition du sacré, son rapport au sacré. Ce sacré qui repose sur la terre de l'ancêtre, sur des signes... Ce sacré qui est l'empreinte d’un regard posé sur un rêve, des ombres… porteuse de mémoire et de mythes. Ce sacré qui résonne comme un soleil dans la caverne. Comme une image. Image qui est chant. Chant scarifié de signes. Le masque porté, interrogé, … vivant, par la profondeur de son regard, nous conduit vers d'autres univers : il s'introduit dans le monde des morts aussi bien que dans celui des rêves. Innerve les temps d'une métamorphose. « Ce qui fait le vivant, c'est (le) regard », « tout le reste est le support du regard ». Veut exprimer une vérité cosmique. Pont entre terre et ciel, ombre et lumière, il épouse de multiples visages pour habiter les ruines d’un monde fini. Il dit des instants éternels.    Transfigure le réel, le confond ; lequel devient magie aux yeux de l'initié. Halo d'esprit, ce réel flotte dans l’au-delà.     Intercède entre l'individu ou le groupe et l'esprit de l'ancêtre : l'esprit dans le masque s'incarne. L'initié a rejoint un monde surnaturel. Il voit et donne forme à l'invisible, à des mondes perdus. Certains textes ont ainsi vu le jour quand quelque chose du masque s'est révélée, représentant la vie de l'esprit. »

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : Yusef KOMUNYAKAA & les poètes vietnamiens de la Guerre du Vietnam n° 56